Les Arènes de Valenciennes trônent au cœur de notre ville comme un témoin discret d'une histoire sportive et populaire foisonnante. J'aime m'y promener sans guide, en laissant mes pas me révéler des passages, des entrées oubliées et des anecdotes que seuls les habitués semblent connaître. Voici un itinéraire que j'affectionne, des conseils pratiques pour éviter les heures d'attente, des portes secrètes et des histoires locales pour donner vie à la visite.
Se préparer avant de partir
Avant toute chose, équipez-vous d'une bonne paire de chaussures (le sol autour des arènes peut être irrégulier) et d'une petite bouteille d'eau — surtout en été. Je consulte parfois l'agenda sur le site de la ville ou sur LesArènesdeValenciennes.fr pour vérifier qu'il n'y ait pas d'événements qui ferment l'accès. Une carte ou l'application GPS sont utiles, mais j'encourage à laisser une part d'improvisation : c'est souvent en dérapant hors du plan qu'on tombe sur une façade oubliée ou un banc où un ancien du quartier raconte les matches d'antan.
Si vous cherchez des ressources papier, le syndicat d'initiative et le musée des Beaux-Arts ont parfois des plaquettes historiques sur les arènes et le quartier. Pour une lecture légère en marchant, j'emmène toujours un petit carnet pour noter les noms, les dates ou les anecdotes que je glane.
Itinéraire conseillé pour visiter sans guide
Je préfère commencer la visite par l'extérieur puis entrer par un accès moins fréquenté. Voici mon itinéraire préféré :
Point de départ : place d'armes (ou un lieu central du centre-ville) — comptez 10–15 minutes de marche pour rejoindre le secteur des arènes.Tour extérieur : contournez le bâtiment en prenant le temps d'observer les murs, les inscriptions et les différentes textures — beaucoup d'indices historiques sont visibles depuis l'extérieur.Entrée principale (vue d'ensemble) : allez voir la façade principale pour capter l'échelle et l'orientation.Ruelle des vestiges : descendez une petite ruelle sur le côté nord (je la nomme ainsi car elle longe plusieurs caves et anciens corridors) pour atteindre une porte secondaire souvent délaissée par les visiteurs.Cour arrière et tribunes latérales : si l'accès est possible, montez jusqu'aux tribunes latérales (souvent ouvertes lors d'événements) pour une vue panoramique.Retour par les jardins improvisés : prenez le chemin qui traverse un petit jardin public adjacent, idéal pour se poser et relire ses notes.Ce parcours prend entre 45 minutes et 1h30 selon le temps que vous consacrez à la lecture des plaques et aux pauses. Je recommande d'éviter les heures de pointe pendant les événements : l'ambiance est superbe mais la liberté de circulation est réduite.
Entrées "cachées" et accès moins fréquentés
Il existe quelques accès discrets que j'emploie régulièrement pour limiter les détours :
La porte du bâtiment administratif : située derrière une petite cour, elle est souvent ouverte en journée. Elle donne accès à une galerie technique qui, hors période de spectacle, permet un passage rapide vers les loges.L'accès du côté des anciens remparts : une brèche aménagée dans le mur, maintenant équipée d'un portillon, sert parfois d'entrée de service. Les riverains la connaissent mieux que les touristes.L'escalier de service côté est : attention, il est parfois fermé pour raisons de sécurité, mais quand il est ouvert il offre une vue originale sur les gradins depuis les coulisses.Entrée des artistes (ouverture ponctuelle) : lors de résidences ou de spectacles, cette porte est souvent animée et les échanges avec les techniciens permettent de glaner des histoires inédites.Astuce pratique : si vous croisez un employé municipal ou un bénévole, un sourire et une question polie peuvent parfois vous ouvrir une porte fermée aux autres visiteurs. Je préfère toujours expliquer que je fais un petit article local ou une balade curieuse — la plupart des acteurs locaux aiment partager leurs petites histoires.
Anecdotes et petites histoires à connaître
Les arènes ne sont pas seulement de la pierre et du ciment ; elles sont saturées d'histoires :
Les gradins en bois : certains bancs proviennent d'anciennes constructions municipales réaffectées. Les charpentiers locaux racontent encore comment ils ont dû ajuster les planches au millimètre pour garder l'acoustique.La légende du "coup de sifflet" : on raconte qu'un match crucial s'était déroulé sous une pluie battante et qu'un arbitre, épuisé, avait soufflé un coup de sifflet si fort qu'il fut applaudi par les deux camps — signe d'un respect mutuel rare. Les anciens viennent parfois raconter cet épisode lors des rencontres interquartiers.Les graffitis historiques : certains tags datent des années 60–70 et témoignent des mouvements sociaux et des fan-clubs de l'époque. Je m'amuse à repérer les dates et les noms de clubs qui disparaissent peu à peu des conversations.Un théâtre reconverti : à une époque, une partie des arènes accueillait des spectacles de saison — opéras populaires, cirques et revues. Les affiches anciennes, quand on en trouve, valent de l'or pour les collectionneurs locaux.Ces petites histoires rendent le lieu vivant. J'aime m'arrêter auprès des bancs et imaginer les discussions d'autrefois : promesses de victoire, retrouvailles familiales, paris de quartier. C'est en prêtant l'oreille que l'on ressent vraiment la mémoire du lieu.
Observations pratiques et sécurité
Quelques remarques pour une visite agréable :
Heures d'ouverture : l'extérieur est accessible toute l'année, mais les accès intérieurs varient selon les événements. Vérifiez les dates et horaires sur le site de la mairie ou via l'agenda culturel.Photographie : la prise de photos est généralement autorisée en extérieur. Pour les prises à l'intérieur (loges, coulisses), demandez toujours l'autorisation — certains spectacles ont des contraintes de droits.Accessibilité : les arènes ont des paliers d'accessibilité mais ne sont pas entièrement adaptées à tous les types de mobilité. Si vous venez en fauteuil, renseignez-vous à l'avance pour connaître les accès adaptés.Sécurité : respectez les barrières et les panneaux. Certaines zones sont fragiles (vieilles pierres, gradins) et méritent prudence.Ressources et lectures pour approfondir
Si vous souhaitez aller plus loin, voici quelques pistes que j'utilise pour documenter mes promenades :
Archives municipales : pour retrouver plans, permis et photos anciennes.Petites publications locales : souvent publiées par des associations de quartier ou des passionnés d'histoire, elles regorgent d'anecdotes.Interviews de témoins : parler avec des anciens sportifs, des techniciens ou des bénévoles de l'association qui s'occupe des arènes — ces conversations sont inestimables.Sites et blogs locaux : y compris notre espace, LesArènesdeValenciennes.fr, où je publie régulièrement des portraits et des repères pour découvrir la ville autrement.Visiter les arènes sans guide, c'est accepter d'être curieux, de poser des questions et d'écouter. C'est aussi respecter le lieu et ses acteurs. J'espère que cet itinéraire et ces conseils vous donneront envie de parcourir les gradins, d'explorer les coulisses et d'attraper quelques histoires au vol — celles qui transforment un bâtiment en mémoire vivante.